jeudi 7 avril 2011

Walking Dead : La consécration de R. Kirkman



  Après avoir lu la série Invincible de Robert Kirkman, je me mets à arpenter Walking Dead, du même auteur. Grâce au Tome 13 que j'ai reçu par l'intermédiaire de Cinecomics, je me suis mis à lire les précédents avant la lecture du dernier paru (merci la médiathèque). Je connaissais la réputation du bonhomme, mais je dois dire que là, je suis épaté. Il arrive toujours aussi bien à décrypter les attitudes les plus plausibles selon les situations et, surtout, les dialogues sont tranchant, aiguisés, et font toujours mouche.

  Voilà comment débute l'histoire de Walking Dead. Rick Grimes est un policier tombé dans le coma après avoir reçu une balle lors de son service. A son réveil, il découvre que l’hôpital dans lequel il se trouve, ainsi que la ville, sont envahis par des morts-vivants. Il retourne donc chez lui et découvre que sa femme Lori et son fils Carl ont disparus. Pensant qu'il sont toujours en vie, il décide de se diriger vers Atlanta, ville où habitent les parents de Lori. Rick, s'il espère retrouver les siens ou d'autres survivants, doit d'abord apprendre à survivre face à des hordes de zombies.

  Difficile de retranscrire l’atmosphère d'un tel comic-book en quelques lignes. Le mieux serait, évidemment, de vous en  faire votre propre une idée. Mais je vais me lancer dans la description de ce que j'ai pu ressentir et déduire de ma lecture.


  Dès les premières pages du premier tome rien ne semble particulièrement original pour expliquer  l'engouement que suscite cette oeuvre. Je commence par être (trop) vite pessimiste mais c'est après quelques pages de plus que je commence à comprendre où va se situer l'intérêt de l'histoire. Comme l'explique Kirkman, en postface du deuxième tome, le scénario se place bien au-delà d'une simple histoire de zombies : ce qui prend, dans cette histoire, tout son intérêt, c'est de découvrir comment l'Homme parvient à vivre, à survivre même, face à une telle catastrophe. Et le scénariste ose s'attarder sur l'aspect psychologique d'une telle histoire. Ce qui amène le lecteur à découvrir, en même temps que les protagonistes, que la nécessité de survie dévoile parfois le monstre là où on ne l'attend pas. C'est ce qui permet la présence de personnages extrêmement intéressants. Des caractères complexes, donc, qui vont évoluer de manière plus ou moins négative au fil du récit, dans cette logique de survie qui les a radicalement transformé et qui les transforme continuellement.

  Au niveau graphique, le style est simple mais efficace : les personnages et les scènes sont extrêmement vivants et réalistes. Certaines scènes sont présentées dans le moindre détail, pour nous ancrer au mieux dans ce monde apocalyptique, tandis que d'autres scènes, souvent lorsque que l'on se retrouve au cœur d'évènements importants pour les personnages, sont présentées de manière minimaliste, pour mieux mettre en évidence ce qui importe le plus à ce moment précis. Cette alternance de scènes donne des graphismes plus vivants selon moi. Les scènes les plus gore, quant à elles, restent sobres et n'en font pas trop dans la violence gratuite. Et l'utilisation de l'encrage noir et blanc, plutôt que l'encrage couleur est un choix judicieux pour ne pas trop faire dans le sanglant tout en immergeant le lecteur dans un monde tout aussi obscur que l'état dans lequel sont les personnages. En cela, le dessin respecte parfaitement l'idée originelle du scénario : s'intéresser à la survie face au mort-vivant plus qu'au mort-vivant eux-même et l'horreur que cela sous-entend. On sent d'ailleurs, au fil des tomes, une évolution dans le trait de crayon qui me semble de plus en plus précis qu'auparavant, ce qui donne encore plus d'intérêt aux graphismes.


  Walking Dead est en tout cas ma grosse découverte de l'année. S'il vous fallait une preuve, j'ai dévoré les tomes en peu de temps et je suis déjà pressé de lire la suite. Tout tient vraiment la route, autant l'histoire que le dessin. On s'attache aux personnages, notamment car ils représentent vraiment ce qu'il peut y avoir de meilleur comme de pire chez l'être humain. Et je trouve ça très fort de réussir à décrypter aussi magistralement le comportement humain au plus proche de ce qu'il pourrait être dans ces conditions inhabituelles de vie. Le treizième tome s'intitule Point de non-retour et marque une nouvelle avancée dans la saga Walking Dead. Point de non-retour... C'est un peu le point dans lequel nous sommes après avoir lu quelques tomes. On ne peut faire machine arrière et l'envie de continuer grandit à chaque lecture.



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